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lireenpremiere
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Ceci est la page spéciale révisions et approfondissement de Français pour les 1ères du LFAY.
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
06.11.2006
Dernière mise à jour :
26.06.2009

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Dissertation sur les rapports entre littérature et peinture

Dissertation sur les rapports entre littérature et peinture

Publié le 06/04/2009 à 12:00 par lireenpremiere
Je vais mettre en ligne une proposition de dissertation, mais pour que votre approppriation soit efficace, il faut travailler les exemples, c'est-à dire aller voir les tableaux cités en ligne et trouver les textes dont je parle. Il y en a beaucoup dans le manuel de français. Evidemment le sujet pouvait s'aborder de bien des manières et les exemples foisonnent: je ne parle ni de Michaux, ni de Char, ni de Novarina, à vous d'élargir le champ de votre recherche et de votre réflexion.
A la médiathèque de l'Espace, il ya un numéro de la revue Europe sur la question que je n'ai d'ailleurs pas encore eu le temps de lire.

Dissertation. Les rapports entre peinture et littérature.


Chaque artiste appartenant à une époque donnée, il partage forcément avec ses contemporains certaines perceptions, voire certaines conceptions liées à l’air du temps. Les recherches effectuées dans d’autres domaines que le sien ne le laissent que rarement indifférent et les idées et les thèmes circulent souvent de l’un à l’autre. L’on peut donc s’interroger sur le type de relations que les arts entretiennent entre eux pour montrer combien leur contact a été fécond, en particulier dans le cas de la littérature et de la peinture qui se sont souvent mutuellement influencées.


La peinture a souvent puisé ses sujets dans la littérature et elle possède indéniablement une dimension narrative dans la plupart des courants figuratifs. Les scènes de la Bible ont souvent été illustrées avec un souci d’édification, d’ornementation ou simplement de narration comme le prouvent les abondantes Nativités de la fin du Moyen Age et de la Renaissance, mais certains peintres du XXème siècle ont continué à se laisser inspirer par ces thèmes, il suffit de songer au très bel Adam et Eve chassés du paradis de Chagall dans lequel à la stabilité de Dieu représenté sous la forme d’une lumière ronde irradiant l’arbre de Vie s’oppose le mouvement de chute des créatures humaines au milieu d’un univers où le haut et le bas ne paraissent pas encore fixés et baignant dans un bleu éclatant. Les mythes issus de l’Antiquité ont été traités sous tous les aspects et celui d’Orphée par exemple n’a pas été moins représenté par les peintres que par les poètes. Ne synthétise-t-il pas les principales préoccupations de l’artiste, son rapport à l’amour, à la mort, le rôle de l’art dans la lutte contre la finitude, la disparition, la fascination pour les pouvoirs d’apaisement de la musique et de la poésie ?

A certaines époques, certains thèmes courent dans les différents arts symbolisant des valeurs ou des obsessions du moment. La tragédie des Horaces et des Curiaces mise en scène par Corneille retrouve un écho à l’époque néo- classique dans la peinture de David dans une composition qui exalte la mesure et l’héroïsme. La figure de Salomé hante les arts de la fin du XIXème siècle, symbole de la femme fatale , fascinante et vénéneuse ; peinte par Gustave Moreau, elle est l’héroïne d’une nouvelle de Flaubert , Hérodiade, d’une pièce d’Oscar Wild, elle est évoquée dans de nombreux poèmes et même dans Alcools d’Apollinaire. A l’époque romantique, les artistes, plus individuellement, choisiront des scènes dans les œuvres littéraires qui leur parlent, ainsi Delacroix peindra-t-il la descente aux Enfers de Dante en une impressionnante vision de la barque de Charon voguant sur un flot de damnés aux corps torturés.
Cependant, à l’inverse, il n’est pas rare de rapprocher la littérature de la peinture. Dès l’Antiquité, l’un des idéaux poétiques est de demander à l’écrivain d’écrire comme le peintre peint, conformément au précepte du poète Horace : « Ut pictura poesis… ».La littérature descriptive tente avec le moyen des mots de restituer des paysages, des espaces, de faire des portraits, de représenter les couleurs et les formes.
La relation entre les deux arts va encore s’approfondir du fait de l’apport critique des écrivains qui vont commenter les toiles, cherchant à faire connaître l’univers des peintres et à les faire apprécier du public. La littérature se met ainsi au service de la peinture. Les Salons du philosophe Diderot sont exemplaires à cet égard et ses analyses de Greuze et de Chardin figurent encore aujourd’hui dans les anthologies de la critique picturale. Ses affinités avec les peintres se solderont d’ailleurs par un portrait mémorable effectué par Van Loo et qui témoigne d’une relation profonde entre le peintre et son modèle.
La peinture peut donc être source d’inspiration littéraire, elle offre des perspectives de méditation critique, ouvre à des analogies dans la conception du travail de création, engage un dialogue qui prouve qu’en matière artistique, sans prise en compte de la réception des œuvres et des réactions du public, il n’y a pas d’avancée possible. Or beaucoup d’écrivains vont confronter leur pratique à celle des peintres contemporains. Baudelaire dans le célèbre poème des Fleurs du Mal intitulé « Les Phares » exalte les artistes, peintres et musiciens qui lui semble inventer des mondes nouveaux et en particulier Delacroix : « Delacroix, lac de sang hanté de mauvais angesOmbragés par un bois de sapins toujours vertOù, sous un ciel chagrin, des fanfares étrangespassent, comme un soupir étouffé de Weber ; ». Baudelaire a bien saisi l’importance des contrastes et de la violence des teintes chez Delacroix ainsi que la dimension sonore de ses toiles, pleines de cris , de halètements, de forces déchaînées. Paul Valéry,lui, médite sur la toile de Rembrandt représentant le philosophe dans son « poêle », s’interrogeant sur la capacité de la littérature à rendre aussi efficacement le mouvement de la pensée.
Au XIXème siècle, la figure du peintre devient souvent la figure de l’artiste par excellence dans des romans qui s’intéressent au thème de la création et à son mystère, nous pensons au Chef d’œuvre Inconnu de Balzac ou à L’Œuvre de Zola qui, tout en mettant en scène le milieu bohème des artistes du Second Empire, s’interroge sur ses rapports à l’art, les confrontant avec ceux qu’il prête à son ami Paul Cézanne, le modèle présumé de Claude Lantier. Proust ira plus loin encore lorsqu’il créera Elstir et ses toiles qui le poussent à voir la réalité autrement, puisqu’à partir de la contemplation des toiles d’Elstir, il saura déceler, dans la réalité, les beautés qui se cachent dans un simple jeu de lumière sur une table dressée, des serviettes pliées ou un plateau d’huîtres. La peinture aura éduqué son regard et, lui-même, avec les phrases et les mots tentera pareillement de faire renaître des sensations, à la manière des Impressionnistes qui cherchent à capter les impressions fugitives. L’on voit bien tout le fruit que l’on peut tirer de la confrontation des regards dans les deux arts.
Cette collaboration entre artistes de domaines différents s’épanouira encore plus dans les avant-gardes du XXème siècle, souvent parce qu’ils partagent une même analyse de la situation de l’art dans leur époque et un même désir de rupture avec la tradition, par souci de visibilité également, ils se regrouperont autour de chef de file, produiront des manifestes et des revues. L’on songe bien sûr immédiatement au Surréalisme ou au Futurisme qui regroupent des peintres et des écrivains. Ces derniers produisent la théorie qui unit le groupe, face à d’autres conceptions artistiques ; les peintres illustreront souvent les œuvres de leurs amis. Le rôle d’Apollinaire par exemple est tout à fait significatif d’une telle collaboration. Dès 1904, à son arrivée à Paris, Picasso deviendra son ami et Apollinaire soutiendra ses amis peintres en écrivant un ouvrage intitulé Les Peintres Cubistes, méditations esthétiques, en leur dédicaçant des poèmes d’Alcools en leur demandant d’illustrer certains textes comme le Bestiaire qui sera accompagné de gravures de Dufy. Nul doute que ses relations avec les peintres n’influencent certaines pratiques d’écriture, l’esthétique de la surprise par exemple, le simultanéisme qui se traduit par des collages d’images appartenant à des époques différentes, certains thèmes empruntés au futurisme, l’éloge des transports nouveaux, de l’avion par exemple, le thème de l’artiste vu comme un saltimbanque, peut-être emprunté à l’univers de Picasso.
Les affinités de la poésie et des arts plastiques vont encore plus se manifester du fait que des matériaux des deux arts vont s’interpénétrer : la dimension plastique de l’écriture va donner lieu à des poèmes-tableaux tels les Calligrammes et le texte peut entrer dans la composition de certaines toiles soit directement soit par collages dans les recherches cubistes. Le poème se découvre espace disposé sur la page et les blancs autour du texte vont prendre une dimension signifiante. L’œuvre du poète André Du Bouchet qui n’a pas cessé de dialoguer avec des peintres tels Pierre Tal-Coat, Bram van Velde, Nicolas de Staël ou le sculpteur Giacometti en témoigne.
Aujourd’hui les frontières entre les arts s’estompent et ils jouent les uns avec les autres à la manière de jean Tardieu dans Poèmes à Jouer, "Trois personnes entrent dans des tableaux ", pièce qui s’inspire des univers picturaux de Braque,Chagall et Miró pour montrer à travers le dialogue des personnages le désir qui circule entre eux , en même temps que le caractère singulier de chacun des mondes, qui empêche qu’ils « se pénètrent » : c’est le personnage du voyageur évoquant Chagall qui le dit avec beaucoup de justesse : « Nous voilà réunismais séparés à jamaisdans trois univers différentsqui peuvent se connaître mais non se pénétrer. » Et c’est la poésie qui rend hommage à la peinture et le théâtre, art total, qui lui restitue sa dimension visuelle, plastique dans une très belle et émouvante forme.

La peinture a eu à s’affranchir de son statut artisanal pour accéder à la dignité des arts libéraux et son rapport à la littérature lui a sans doute donné son autonomie, le peintre devenant à l’époque romantique la figure de l’artiste par excellence. Aujourd’hui, peintres, il faudrait dire plasticiens, et écrivains, mais surtout poètes continuent une collaboration qui donne naissance à de nombreuses revues ou sites interactifs. Mais cette collaboration ne saurait masquer ce que la pièce de Tardieu révèle et souligne, le monde de chaque artiste est irréductible et c’est justement ce qui fait l’intérêt de son apport spécifique. Le plus important peut-être réside dans ce que leur confrontation apporte au public, un regard plus acéré sur le monde qui nous entoure, une démultiplication des visions du monde qui forcément l’enrichissent, le désir à notre tour d’en rendre compte avec les moyens artistiques qui nous conviennent le mieux, une attention à la vie du dehors qui fait écho à la vie du dedans et vice-versa.